Quand on me demande comment est né mon jardin, je réponds souvent : “suite aux inondations, par des mains tendues… et beaucoup d’amour”.
J’avais envie de vous raconter l’histoire, la vraie, derrière les photos que vous voyez passer sur mes réseaux. Parce qu’un jardin, ce n’est pas juste une affaire de plantes. C’est aussi une affaire de vie, de deuils parfois… et de renaissance.
Le début d’un rêve
Nous avons acheté notre maison au printemps 2018, un coup de cœur évident. Pas tant pour les murs, mais pour ce qu’il y avait autour. Un jardin spacieux d’environ 750 m², des haies champêtres déjà bien développées, et surtout… la présence majestueuse de trois hêtres pourpres pluri-centenaires chez notre voisin, que j’ai tout de suite montrés à ma maman en visitant.
Nous avons emménagé en septembre. J’étais enceinte de ma fille Tiphaine et en plein dans mes études en architecture du paysage. Le jardin ? Je voulais le comprendre, l’observer, le laisser respirer avant d’intervenir. Nous n’avons rien touché, hormis un bambou un peu trop envahissant.



Le bouleversement
Un projet commençait à prendre forme en 2021. Et puis… la Vesdre. Le 14 juillet, en quelques heures, la rivière est montée de 8,5 mètres. L’eau a envahi notre maison jusqu’à l’étage. À l’intérieur : dégâts colossaux. À l’extérieur : le jardin dévasté. Les haies arrachées. Des arbres tombés. D’autres qui mourront dans l’année suivante, y compris ces fameux hêtres rouges que j’aimais tant.
Le sol a été recouvert de sédiments chargés de déchets et… de renouée du Japon. Un cauchemar. Heureusement, des grutiers ont retiré tous les sédiments et on en plus racler le terrain initial de 15 cm pour tout nettoyer.
Nous avons d’abord cru que nous ne reviendrions jamais vivre ici. Mais au fil des mois, l’envie de reconstruire, de redonner une âme à cette maison, s’est imposée.
Un nouveau départ
Pendant les travaux, nous nous sommes installés dans un appartement loué à Beaufays. J’ai maintenu mon stage prévu chez l’architecte paysagiste Alexandre Vandiest — une respiration salutaire dans ce chaos.
À la fin de 2021, forte de mes apprentissages, j’ai dessiné un nouveau plan pour notre jardin. Le retour dans notre maison s’est fait en mai 2022… et j’étais de nouveau enceinte. Mais vivre sans fleurs, ça, ce n’était plus possible. À l’automne, avec l’aide précieuse d’amis et de la famille, nous avons planté notre premier massif. Un moment de chaleur humaine et de renaissance. Je n’ai hélas pas pensé à faire des photos de ce moment. Mais je vous partage des photos du jardin où on voit les futurs massifs par une différence de tonte.


C’est ce massif que vous voyez souvent en photos. En un an, il a ramené de la beauté, de la vie, et du réconfort.
Un jardin en construction… et en élan
Depuis, chaque automne, nous plantons chaque année. L’année 2023 a été consacrée aux travaux de structure dans le jardin. Cet automne, un nouveau massif verra encore le jour. Et en 2026, la dernière grande phase de plantation. Puis viendront les bulbes, bien sûr ! J’ai déjà hâte de voir ce que cela donnera et de partager les floraisons avec vous.
Parce que mon jardin, c’est bien plus qu’un espace vert. C’est devenu une réponse à l’adversité. Un lieu d’ancrage, de beauté, de résilience.




Et vous, quelle est l’histoire de votre jardin ? Est-il né d’un rêve, d’un hasard, ou, comme moi, d’une nécessité de se reconstruire ?
N’hésitez pas à me contacter par mail ou via mes réseaux sociaux, j’adorerais vous lire.
Parce qu’un jardin se rêve, se plante… mais il se raconte aussi.