Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un geste souvent méconnu mais incroyablement puissant pour transformer un jardin : la taille en transparence.
Cette technique permet de rendre les arbres et arbustes d’ornement plus élégants, plus lumineux, et même plus performants : floraisons renforcées, feuillages plus colorés, structure mise en valeur… tout en respectant la silhouette naturelle de chaque sujet.
Pourquoi pratiquer la taille en transparence ?
En éclaircissant l’intérieur d’un arbre ou d’un arbuste, vous permettez à la lumière et à la pluie d’atteindre le sol, ce qui ouvre la porte à la plantation de vivaces ou d’arbustes à son pied.
C’est une formidable manière d’optimiser l’espace, surtout dans les petits jardins où chaque rayon de lumière compte.
Cette taille apporte aussi une dimension esthétique que j’aime énormément : elle crée des ouvertures visuelles, de petites fenêtres qui laissent entrevoir ce qui se trouve derrière. Le regard circule autrement, les perspectives se densifient, et l’espace semble immédiatement plus généreux.
Mon expérience sur un Amelanchier lamarckii
J’ai appliqué cette technique sur mon amélanchier de Lamarck.
J’ai attendu la chute des feuilles pour mieux comprendre sa structure. Comme toujours avec la taille en transparence, on avance doucement, en observant, en ajustant… et je verrai au printemps si j’ai été trop ambitieuse dans l’allègement.
Voici les étapes que j’ai suivies :
- Retirer les branches mortes ou desséchées.
- Supprimer les rejets partant du porte-greffe.
- Éclaircir l’intérieur de la couronne en retirant les branches les plus gênantes.
- Simplifier l’extrémité des pousses pour alléger la silhouette.
- Éliminer les brindilles trop fines pour avoir un avenir.
- Retirer les branches dirigées vers le cœur de l’arbre.
- Repérer les doublons (deux branches occupant la même place) et supprimer la moins intéressante, en privilégiant l’élimination des plus petites sections.
À la fin, j’ai rassemblé les branches coupées pour les déposer derrière un buisson, à l’arrière d’un massif fleuri.





Un geste utile pour la biodiversité
Ce petit tas de branchages a un rôle très concret : il offre un refuge potentiel aux carabes, précieux auxiliaires du jardin.
Ces insectes nocturnes sont de redoutables prédateurs naturels des limaces, escargots, pucerons, larves, vers et autres petites proies. Ils consomment chaque jour l’équivalent de leur poids et vivent principalement parmi les écorces, les bois, les pierres, les feuilles mortes ou les haies.
En créant cet abri entre mon noisetier pourpre et ma haie de charme, j’espère encourager leur présence. C’est un geste simple, accessible, et qui peut améliorer significativement l’équilibre écologique du jardin.


Ce que la taille en transparence change vraiment
Contrairement aux tailles sévères ou artificielles, la taille en transparence n’impose rien à la plante.
Elle révèle.
Elle accompagne.
Elle laisse respirer.
Elle met en valeur.
Dans un jardin naturaliste, tout repose sur cette juste mesure : plus de lumière, plus d’espace, plus d’harmonie… et moins de contraintes.
Et, d’une certaine manière, c’est aussi une façon d’alléger votre regard, vos perspectives, votre manière de vivre le jardin. Lorsque l’arbre gagne en clarté, c’est tout le jardin qui s’apaise.
Pour aller plus loin
Si vous souhaitez approfondir ce geste, je vous recommande l’excellent livre « La taille en transparence » de Dominique Cousin.
Et si vous avez envie d’échanger, de partager vos expériences ou de me poser vos questions, je suis disponible par mail ou via mes réseaux sociaux. J’aime toujours beaucoup discuter de ces sujets avec vous.
Alors… à vos sécateurs !